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Développement d'outils et de méthodes de sélection génomique pour le bar et la daurade (2018-2021) - Programme GèneSea

La sélection génomique a révolutionné la gestion des populations d’élevage. En aquaculture, seul le saumon en bénéficie à ce jour. Grâce au développement d’une puce 57K SNP chez le bar et la daurade, deux espèces majeures de l’aquaculture méditerranéenne, et à l’acquisition de phénotypes de résistances à différents pathogènes communs (nodavirose, vibriose et pasteurellose), il est désormais possible d’appliquer les principes de la sélection génomique chez ces deux espèces.

La thèse se déroule en trois parties principales :

  • le développement d’un logiciel d’assignation de parenté utilisant les données de puce moyenne densité,
  • l’étude des avantages et limites d’une application de la sélection génomique pour l’amélioration de résistances à des pathogènes,
  • l’étude de l’architecture génétique de la résistance à la nodavirose grâce l’apport de lignées expérimentales.

Programme GèneSea

Thèse présentée et soutenue à Paris, le 30 mars 2021, par Ronan Griot.

Thèse en ligne

Résumé : Le bar (Dicentrarchus labrax) et la daurade (Sparus aurata) sont deux espèces majeures de l’aquaculture méditerranéenne. Comme tout élevage, l’aquaculture doit faire face à de nombreuses épidémies provoquant de fortes mortalités, que l’on peut tenter de contrôler par sélection génétique. Avec la facilité d’accès aux technologies de séquençage du génome et aux outils génomiques, la question de l’utilisation de données génomiques en sélection se pose. L’objectif de cette thèse était de développer des outils et des méthodes pour la mise en place de la sélection génomique pour améliorer la résistance à la nodavirose et à la vibriose chez le bar et à la pasteurellose chez la daurade.

Dans un premier temps, nous avons développé un outil simple et opérationnel d’assignation de parenté basé sur une méthode permettant d’assigner des individus à leurs parents à partir des probabilités mendéliennes de transmission estimées sur la population à assigner. Ensuite, l’architecture génétique des caractères a été étudiée par l’estimation des composantes de la variance et par détection de QTL. Nous avons montré que la résistance à la nodavirose chez le bar est un caractère oligogénique en partie contrôlé par un QTL à effet fort et avec une héritabilité modérée. Nous avons également pu montrer que la résistance à la vibriose chez le bar et de la résistance à la pasteurellose chez la daurade sont des caractères polygéniques dont les héritabilités sont modérées. Enfin, nous avons évalué la précision de la sélection génomique avec différentes densités de marqueurs et différentes tailles de populations d’entrainement, en utilisant ou non l’information sur le QTL de résistance à la nodavirose. Nous avons montré que la sélection génomique permet un gain de précision compris entre 8.9% et 24.5% pour les espèces et les caractères étudiés. De plus, la prise en compte de l’information du QTL de résistance à la nodavirose chez le bar permet d’augmenter la précision de 10.5% à 26.3%.

Cette thèse a permis d’évaluer l’efficacité de la sélection génomique chez le bar et la daurade, de développer des outils facilitant l’utilisation des données génomique dans les schémas de sélection. Nous disposons ainsi d’un cadre opérationnel pour mettre en place et optimiser la sélection génomique chez le bar et la daurade.

 

Date de création : 23 janvier 2024 | Rédaction : SYSAAF